8 excuses classiques pour ne pas désencombrer… et qui ne valent pas un clou

Il m’est difficile de comprendre pourquoi la majorité de nos semblables se refusent à simplifier leurs existences.

« Le minimalisme n’est pas pour tout le monde », me dit-on souvent. « Et mon cas est teeeellement différent Damien tu sais parce que [ajoutez ici une histoire personnelle]. »

Se libérer de l’inutile ne coûte rien (à part un peu de temps et de concentration). Ca peut même vous rapporter un peu de sous.

Et les excuses pour ne pas se prendre au jeu sont en plus généralement les mêmes :

1 – J’en ai besoin

Si c’est exact alors ne vous en séparez pas. Le minimalisme n’est pas un mode de vie ascétique mais pratique. Conserver uniquement ce qui est utile et régulièrement employé, en voilà l’objectif.

Cependant, avant d’employer cette excuse posez-vous la question suivante : à quand remonte la dernière fois ou vous avez vraiment utilisé cet objet ? Plus d’un mois ? Trois mois ? Six mois ? Plus ?!!

En avez-vous réellement besoin ?

2 – Je pourrais en avoir besoin

La même question se pose ici. Si vous ne l’avez pas utilisé depuis plus d’un an quelles sont les probabilités pour que cet objet vous serve encore prochainement ?

Et si, finalement, vous en arriviez à devoir l’utiliser, êtes-vous certain de ne pouvoir emprunter le même outil à vos voisins ou vos amis ?

Il ne s’agit pas de vivre aux crochets d’autrui en squattant tous leurs outils. Il s’agit de mettre en partage des ressources personnelles… et ajouter un nouveau prétexte pour sympathiser avec vos voisins et vos amis. 😉

3 – Je veux bien désencombrer mais je vis en famille

Nombreux sont ceux qui répètent que mon mode de vie n’est possible que grâce à mon célibat.

Deux de mes premières sources d’inspiration minimalistes sont pourtant pères de famille : Léo Babauta, la superstar du blogging, et Dave Bruno, l’inventeur du challenge des 100 objets.

Tout dépend des valeurs que vous voulez inculquer à vos enfants. Une inondation de cadeaux et de gadgets remplacera-t’elle la simplicité du temps et de l’affection que vous pourriez leur offrir ?

Vivre en famille ne vous empêche pas d’avoir VOS possessions personnelles non ? Commencez-donc ici, et qui sait ? Peut-être que votre conjoint et même vos enfants tenteront de vous imiter.

Une sympathique source d’inspiration que je vous recommande : la Famille Minimaliste. Le blog d’un couple de parents décidés à vivre la simplicité au quotidien et dont les challenges pourraient peut-être plus vous parler que les miens. 😉

4 – C’est un souvenir précieux, je ne peux pas m’en séparer

Quelle est votre réelle crainte à ce sujet ?

Décevoir le proche qui vous l’a offert ? Parlez-lui en ! Expliquez votre objectif d’expérimenter la légèreté matérielle. Trouvez une solution : le rendre ? L’offrir à quelqu’un d’autre ? Si il ne veut rien entendre et ne vous accepte pas tel que vous êtes vous saurez à quoi vous en tenir, et vous aurez certainement un rapport moins affectif vis à vis de ce cadeau.

Si cet objet appartient à un être cher décédé, demandez-vous ce qu’il ou elle aurait voulu. La réponse est certainement : votre bonheur…

Vous craignez d’oublier le souvenir associé à cet objet ? Immortalisez-le en le dématérialisant. Il ne vous est pas nécessaire de l’avoir sous les yeux quotidiennement, ou pire, dans un placard jamais ouvert.

Si vous avez envie d’un petit coup de nostalgie il vous suffira de jeter un oeil sur les photos numériques et les souvenirs reviendront d’eux-même.

Souvenez-vous cependant que le signe le plus important indiquant que vous êtes en train de vieillir n’est ni l’apparition de rides ou le blanchissement de vos cheveux : c’est l’importance que vous commencez à accorder davantage aux bons moments passés qu’à ceux que vous pourriez vivre encore.

Tournez la page.

Libérez-vous et autorisez-vous un avenir plus beau encore.

5 – Jeter mes affaires serait du gaspillage

Premièrement, vous n’avez pas à les jeter… les donner à quelqu’un qui s’en servira véritablement c’est tout sauf du gaspillage.

Ensuite, réalisez l’espace que prends ces affaires. Prenez également en compte le temps passé à les entretenir. L’espace-temps-énergie ainsi dépensé pour rien n’est-il pas le plus grand gaspillage possible ?

6 – Ce truc vaut de l’argent !

Bordel ! Mais vendez-le alors ! Vous attendez quoi ? Qu’il prenne plus de valeur encore ? Ok !

Avez-vous vu un expert pour savoir combien vous pourrez en tirer ? Et quand la vente sera le plus profitable ?

La réponse pourrait bien être : maintenant !

Tout dépend du niveau de stress que vous avez à supporter à vous savoir vivre à coté d’une somme d’argent potentiellement soumise aux caprices du temps, aux vandales, aux escroqueries…

Vous libérez l’esprit en le revendant au plus vite pourrait bien être le choix le plus sain. Vous êtes seul juge.

7 – Je veux juste le garder encore un peu

Heu ok mais combien de temps ? Et pour quoi faire ?

Propriété et propriétaire, qui est devenu le maître de cette relation ?

8 – Je n’en ai pas le courage…

Faux. Du courage vous en avez une sacrée dose pour vivre entouré de meubles et de babioles à dépoussiérer constamment.Vivre un mode de vie basé sur la consommation et l’accumulation semble facile au premier abord, puisque c’est ce que tout le monde fait autour de nous. Mais vous le savez, c’est épuisant. Il suffit de voir le niveau de stress et de fatigue que supporte nos semblables pour s’en rendre compte.

La peur du changement peut souvent être paralysante, mais l’affronter et la dépasser est des plus gratifiants.

Voyez la vie, et le désencombrement, comme un jeu. Trouvez des amis avec qui en parler et se motiver. Demandez du courage dans les commentaires ci-bas même si vous voulez ! 🙂

Je n’entretien pas ce blog pour ne parler de que de ma vie.

Quand quelqu’un me dit : « J’ai lu ton blog et ça m’a motivé à faire [un truc chouette] ! » alors là oui, je me dis que ça en vaut la peine, et ça me fout un big smile !

Peut-être ne vous manque-t’il qu’un petit coup de pouce ? Peut-être vous accrochez-vous à une excuse que je n’ai pas cité ci-haut ?

Quelle est-elle ? 

Les bienfaits d’un bon coup de balai… magique !

Contrairement à ce que l’on aurait pu imaginer suite à mon article Poisson d’Avril, je considère l’hygiène comme étant une des conditions primordiales au bonheur.

Dans notre culture alimentée par la distraction et la surinformation, nous en venons néanmoins à négliger notre hygiène psychique. Nous ingurgitons des données, des notifications, des projets de choses à faire, des contacts à entretenir… des séries toujours plus envahissantes d’accaparements et de sources d’anxiété.

Et il est bien normal dès lors que nous nous sentions épuisés et débordés face à tout ce que nous serions censé accomplir pour enfin avancer dans notre vie.

Nous pourrions ne plus savoir par quel bout commencer, ni quelle priorité accorder à nos obligations.

Nous finissons par nous retrouver paralysés, avec l’amertume d’une vie ou aucun changement ne semble pointer à l’horizon, signe que nous nous sommes laissé encrasser…

(Crédit photo)

Quand la poussière mentale s’accumule

Quelque soit votre degré de maîtrise de votre vie, il vous arrivera de rencontrer des phases de creux que l’inexpérimenté pourrait interpréter comme du découragement.

Le mythe de l’individu qui ne doute jamais, ne se fatigue jamais et ne se sent jamais dépassé est totalement irréaliste.

Tout comme le serait d’ailleurs celui d’une maison qui ne se salit jamais !

Toute activité humaine produit des déchets.

Allumez un grand brasier, vous trouverez des braises.
Enflammez-vous pour vos projets, vous récolterez des cendres.

La flamme est votre enthousiasme de départ sans lequel vous ne feriez rien de beau ni de bon.
Et les cendres sont les désagréments résultants d’obstacles imprévus, de délais ou d’échecs apparents sur la réalisation de votre objectif.

Que vous réalisez votre projet ou non vous accumulerez toujours de la cendre mentale, conséquence de vos efforts soutenus. Et si vous ne savez pas comment la purger de votre psychée, elle envahira petit à petit chaque recoin de votre âme et vous immobilisera, vous empêchant de reprendre vos projets avec ferveur.

Mission de vie : faire le ménage chaque jour

Quand j’étais petit, je répétais souvent à ma mère que je ne voyais pas l’intérêt de ranger ma chambre et faire mon lit puisque de toute façon le désordre y reviendra obligatoirement.

L’aspect éphémère des choses me semblait futile. Il m’a fallu plusieurs années de vie active et indépendante pour comprendre enfin, par l’expérience, les bénéfices d’un rangement apparemment voué à l’échec…

Le but recherché quand on fait le ménage n’est pas d’obtenir une maison propre. C’est impossible car au moment même ou nous finissons de nettoyer nos sols la poussière commence déjà y revenir, invisible et insidieuse.

Le but n’est pas d’atteindre un état de propreté.
Le but est d’agir VERS la propreté.

Faire le ménage devient alors une expérience initiatique cyclique. Un rappel du combat permanent que mène l’humain raisonné contre l’entropie, contre la tendance interne et externe de la réalité à nous emmener vers la désintégration, vers la mort.

C’est apprendre à voir la vaisselle s’entasser 9 fois et à la laver 10 fois.

C’est s’enseigner soi-même la persévérance face à l’absurde de notre monde matériel. C’est détoxifier notre volonté des scories de nos échecs passés et gagner l’habitude de toujours toujours toujours avancer quelque soient les situations et obstacles rencontrés.

Que votre objectif de vie soit limpide : qu’il ne soit pas tant atteindre un état de bonheur que d‘agir pour tendre VERS ce bonheur.

Vous acceptez alors le fait que vous rencontrerez toujours des hauts et des bas, et qu’il faudra régulièrement, avec conscience, faire le ménage dans votre vie, faire du désencombrement une habitude quotidienne.

Faites l’expérience du balai magique

Si vous passez actuellement par un moment de découragement et que vos aspirations vous semblent hors de portée, peut-être est-il temps de réduire un peu votre champ de vision et de vous attaquer à un projet plus simple.

Comme vous occuper de votre lieu de vie.

En 2009, j’avais créé une petite société secrète (j’ai appris plus tard que mon modèle ressemblait beaucoup à Toastmaster…) dont le premier rituel initiatique, pour l’aspirant, était de nettoyer de fond en comble et réaménager son lieu de vie entièrement, pour le préparer à de nouveaux départs positifs.

En vidant les placards, bricolant les meubles, repeignant les murs, récurrant les sols, le futur acolyte démontrait qu’il était déterminé à grandir et à prendre soin de lui-même en s’occupant de son espace personnel, sur le fond et sur la forme.

A la différence d’un coup de ménage classique fait pour la forme, les résultats attendus par cet exercice avaient été notés noir sur blanc sur un contrat visible par tous les membres, lesquels devaient aussi inspecter l’excellence des travaux terminés avant la fin du mois.

De cette manière, l’aspirant découvrait le goût grisant de la victoire, de la réussite d’un projet posé à plat, de l’accomplissement d’un objectif qui en préfigurerait bien d’autres encore !

De la même façon, si votre enthousiasme et votre confiance en votre réussite se sont engourdies je vous recommandera le jeu suivant :

Sur une feuille de papier (ou mieux encore, sur votre Grimoire !), écrivez une intention ressemblant à ça :

« Moi, (Prénom Nom), déclare être maître de moi et de mon espace.
Pour me le prouver je vais (listez avec précision et détails toutes les tâches de ménage que vous allez réaliser).
Une fois ces tâches terminées avec excellence j’éprouverais un profond sentiment régénérateur de fierté et d’accomplissement personnel.
Je reprendrais goût à mes combats quotidien et marcherais à tout jamais vers mon succès. »

Votre intention n’est pas une commande mentale, c’est un engagement, un projet à court terme, écrivez-là donc au futur.

Utilisez des mots qui vous parle. Remplacez « mon succès » par « ma victoire » par exemple, comme vous voulez.

Signez, datez.

Et commencez immédiatement.

Si vraiment vous n’avez pas le temps ni l’énergie, rédigez et accomplissez une intention de nettoyage sur une seule tâche : la vaisselle, le repassage, etc.

Ce rituel pourrait vous paraître amusant ou ridicule en le lisant aujourd’hui. En ce qui me concerne, il a changé ma vie.

A tout jamais.