Contrairement à ce que l’on aurait pu imaginer suite à mon article Poisson d’Avril, je considère l’hygiène comme étant une des conditions primordiales au bonheur.
Dans notre culture alimentée par la distraction et la surinformation, nous en venons néanmoins à négliger notre hygiène psychique. Nous ingurgitons des données, des notifications, des projets de choses à faire, des contacts à entretenir… des séries toujours plus envahissantes d’accaparements et de sources d’anxiété.
Et il est bien normal dès lors que nous nous sentions épuisés et débordés face à tout ce que nous serions censé accomplir pour enfin avancer dans notre vie.
Nous pourrions ne plus savoir par quel bout commencer, ni quelle priorité accorder à nos obligations.
Nous finissons par nous retrouver paralysés, avec l’amertume d’une vie ou aucun changement ne semble pointer à l’horizon, signe que nous nous sommes laissé encrasser…
Quand la poussière mentale s’accumule
Quelque soit votre degré de maîtrise de votre vie, il vous arrivera de rencontrer des phases de creux que l’inexpérimenté pourrait interpréter comme du découragement.
Le mythe de l’individu qui ne doute jamais, ne se fatigue jamais et ne se sent jamais dépassé est totalement irréaliste.
Tout comme le serait d’ailleurs celui d’une maison qui ne se salit jamais !
Toute activité humaine produit des déchets.
Allumez un grand brasier, vous trouverez des braises.
Enflammez-vous pour vos projets, vous récolterez des cendres.
La flamme est votre enthousiasme de départ sans lequel vous ne feriez rien de beau ni de bon.
Et les cendres sont les désagréments résultants d’obstacles imprévus, de délais ou d’échecs apparents sur la réalisation de votre objectif.
Que vous réalisez votre projet ou non vous accumulerez toujours de la cendre mentale, conséquence de vos efforts soutenus. Et si vous ne savez pas comment la purger de votre psychée, elle envahira petit à petit chaque recoin de votre âme et vous immobilisera, vous empêchant de reprendre vos projets avec ferveur.
Mission de vie : faire le ménage chaque jour
Quand j’étais petit, je répétais souvent à ma mère que je ne voyais pas l’intérêt de ranger ma chambre et faire mon lit puisque de toute façon le désordre y reviendra obligatoirement.
L’aspect éphémère des choses me semblait futile. Il m’a fallu plusieurs années de vie active et indépendante pour comprendre enfin, par l’expérience, les bénéfices d’un rangement apparemment voué à l’échec…
Le but recherché quand on fait le ménage n’est pas d’obtenir une maison propre. C’est impossible car au moment même ou nous finissons de nettoyer nos sols la poussière commence déjà y revenir, invisible et insidieuse.
Le but n’est pas d’atteindre un état de propreté.
Le but est d’agir VERS la propreté.
Faire le ménage devient alors une expérience initiatique cyclique. Un rappel du combat permanent que mène l’humain raisonné contre l’entropie, contre la tendance interne et externe de la réalité à nous emmener vers la désintégration, vers la mort.
C’est apprendre à voir la vaisselle s’entasser 9 fois et à la laver 10 fois.
C’est s’enseigner soi-même la persévérance face à l’absurde de notre monde matériel. C’est détoxifier notre volonté des scories de nos échecs passés et gagner l’habitude de toujours toujours toujours avancer quelque soient les situations et obstacles rencontrés.
Que votre objectif de vie soit limpide : qu’il ne soit pas tant atteindre un état de bonheur que d‘agir pour tendre VERS ce bonheur.
Vous acceptez alors le fait que vous rencontrerez toujours des hauts et des bas, et qu’il faudra régulièrement, avec conscience, faire le ménage dans votre vie, faire du désencombrement une habitude quotidienne.
Faites l’expérience du balai magique
Si vous passez actuellement par un moment de découragement et que vos aspirations vous semblent hors de portée, peut-être est-il temps de réduire un peu votre champ de vision et de vous attaquer à un projet plus simple.
Comme vous occuper de votre lieu de vie.
En 2009, j’avais créé une petite société secrète (j’ai appris plus tard que mon modèle ressemblait beaucoup à Toastmaster…) dont le premier rituel initiatique, pour l’aspirant, était de nettoyer de fond en comble et réaménager son lieu de vie entièrement, pour le préparer à de nouveaux départs positifs.
En vidant les placards, bricolant les meubles, repeignant les murs, récurrant les sols, le futur acolyte démontrait qu’il était déterminé à grandir et à prendre soin de lui-même en s’occupant de son espace personnel, sur le fond et sur la forme.
A la différence d’un coup de ménage classique fait pour la forme, les résultats attendus par cet exercice avaient été notés noir sur blanc sur un contrat visible par tous les membres, lesquels devaient aussi inspecter l’excellence des travaux terminés avant la fin du mois.
De cette manière, l’aspirant découvrait le goût grisant de la victoire, de la réussite d’un projet posé à plat, de l’accomplissement d’un objectif qui en préfigurerait bien d’autres encore !
De la même façon, si votre enthousiasme et votre confiance en votre réussite se sont engourdies je vous recommandera le jeu suivant :
Sur une feuille de papier (ou mieux encore, sur votre Grimoire !), écrivez une intention ressemblant à ça :
« Moi, (Prénom Nom), déclare être maître de moi et de mon espace.
Pour me le prouver je vais (listez avec précision et détails toutes les tâches de ménage que vous allez réaliser).
Une fois ces tâches terminées avec excellence j’éprouverais un profond sentiment régénérateur de fierté et d’accomplissement personnel.
Je reprendrais goût à mes combats quotidien et marcherais à tout jamais vers mon succès. »
Votre intention n’est pas une commande mentale, c’est un engagement, un projet à court terme, écrivez-là donc au futur.
Utilisez des mots qui vous parle. Remplacez « mon succès » par « ma victoire » par exemple, comme vous voulez.
Signez, datez.
Et commencez immédiatement.
Si vraiment vous n’avez pas le temps ni l’énergie, rédigez et accomplissez une intention de nettoyage sur une seule tâche : la vaisselle, le repassage, etc.
Ce rituel pourrait vous paraître amusant ou ridicule en le lisant aujourd’hui. En ce qui me concerne, il a changé ma vie.
A tout jamais.