Avez-vous assez souffert ?

La vie est « dukkha » disait le Bouddha. Ce mot réellement intraduisible en français est souvent traduit par insatisfaction, souffrance, frustration.

Et il est vrai que nous connaissons TOUS la souffrance, et que nous cherchons TOUS un moyen d’y mettre fin.

L’ensemble des philosophies religieuses étaient à la base d’efficaces outils de développement personnel pour leur époque et il peut être utile de les étudier pour en retirer le message source. Beaucoup sont cependant devenues au fil des générations des déclarations défaitistes. Notre existence terrestre ne serait qu’un sacrifice pour une cause supérieure, une vallée de larmes ultimement terminée par le froid écueil de la mort et une abstraite récompense pour les renonçants.

Je dis ASSEZ !

Il est souhaitable, possible et sain de vivre sans douleurs inutiles. De choisir l’effort du travail sur soi et sur le monde à la frustration quotidienne qui ronge celui qui se fuit.

Mais comme en chaque chose, il est judicieux de poser un regard objectif sur ce qu’est la souffrance.

(Crédit photo)

• La douleur, cette salope bien utile

La douleur physique due à la maladie ou aux accidents est un signal biologique indiquant qu‘il y a quelque chose à soigner.

Sans elle nous ne remarquerions pas les dégats que notre corps subirait et nous mourrions bien jeunes, en proie aux infections et complications diverses.

Une fois le problème pris en charge il n’est plus UTILE de se tordre de douleur et la prise d’anesthésiants divers trouve alors une juste utilisation.

La douleur émotionnelle fonctionne un peu de la même façon.

Lorsque vous vous sentez irrités, déprimés, anxieux, ce sont des signaux qui vous indiquent que quelque chose de l’ordre du mental requiert votre attention.

Et que faites-vous en ce cas ?

  • Restez-vous bien ancré dans votre corps, conscient de l’inconfort qui s’y meut pour prendre la responsabilité de votre état mental ?
  • Allez-vous chercher au fond de vos ténèbres afin d’y trouver y la bête qui vous dévore et lui rappeler qui est le maître ?
  • Prenez-vous l’espace-temps nécessaire pour catalyser votre folie et la contempler sans détour ?

Une telle attitude reste rare selon mes observations.

Nous avons généralement tellement peurs de nous-même que nous fuyons nos ressentis par la distraction, le sommeil, l’agressivité, voire la drogue (tabac, alcool).

Pour étouffer ce qui hurle en nous.

Autant poser un pansement sur une fracture ouverte.

• Qui est responsable de votre bonheur ?

Contrairement à la douleur physique qui est dépendante de notre système nerveux, la souffrance émotionnelle dépend en grande partie de vous.

Je ne dis pas que ce qui vous cause du tort est de votre faute.

Je dis que votre réaction à ces causes, et la souffrance persistente à celles-ci est de VOTRE responsabilité.

Mais celà fait mal à entendre.

C’est qu’il y a deux types d’individus en ce monde : les assistés et les conquérants.

Il y a ceux qui vont passer leur vie à attendre. Attendre ce jour ou ENFIN tout ira mieux, ou ENFIN ils pourront souffler. Quand ils auront une augmentation. Quand les enfants seront partis. Quand la retraite viendra. Ceux qui vivent pour un futur qu’ils espèrent meilleur tout en subissant un présent médiocre.

Et il y a les Conquérants. Ceux qui ont compris que la vie sera TOUJOURS une histoire de lutte avec soi-même, de dépassement. Qu’un repos court mieux vaut qu’un long et que la vie est faite pour apprendre de chaque épreuve, chaque risque et chaque désagrément. Ce sont ceux qui vivent pour un futur qu’ils SAVENT meilleur car ils s’épanouissent dans un présent qu’ils embrassent de tout leur être.

Aussi merveilleux que soit votre désir d’une réalité différente de celle-ci sachez qu‘il n’y a pas d’entre-deux.

Et aussi difficile que cela puisse être, ce n’est que lorsque vous acceptez d’être responsable de ce que vous ressentez, et de ce que vous en ferez, que vous découvrirez l’immensité du pouvoir qui vous habite. Vous goûterez à l’addictif choix de la liberté.

Alors vous retrouverez-vous de plus en plus dans le profil suivant :

• Quand vous avez choisi de ne plus souffrir :

Vous ne profitez pas de chaque occasion pour raconter à quel point vous en avez bavé :

Vous avez tourné la page et ne voulez plus y revenir. Sachant très bien que l’attention oriente votre énergie mentale vous refusez de vous placer en martyr et ne parlez de vos difficultés passées qu’avec modération, et uniquement dans un contexte positif si cela doit-être.

Vous n’acceptez aucun prétexte :

Alors que vous aviez l’habitude de trouver et de cultiver des excuses pour vous empêcher d’agir, vous les museler maintenant au plus vite quand elles naissent en vous. Vous préférez garder à l’esprit la question suivante : « Comment puis-je réussir ? » plutôt que « Pourquoi ne puis-je réussir ? »

Vous frémissez de plaisir à l’idée de prendre un risque calculé :

Vous avez compris, tel le Bouddha que la permanence est illusion, mais au lieu de le regretter et vous mettre à chercher un Nirvana statique et sécure, vous étreignez pleinement la nature de notre réalité : un combat plein de risques et d’enseignements ou il est POSSIBLE de ne pas réussir… du premier coup !
L’échec ne vous fait plus peur car il n’existe désormais pour vous que dans l’immobilisme.

Vous savez avec certitude que le meilleur reste à venir :

Non pas parce qu’un jour tout ira bien. Mais parce que les épreuves à venir seront plus grandes encore. Et vous aurez grandi avec elles. Parce que, en prenant des risques raisonnés, vous développez votre capacité à prendre des initiatives et à accepter leurs issues, vous gagnez en assurance et vous sentez capable de TOUT.

• Une simple question de vigilance

Si vous vous estimez très loin du profil ci-haut surtout ne vous découragez pas !

Nous avons tous des tendances masochistes sous forme latente.

Cependant, celui qui est résolu à ne plus laisser la souffrance diriger sa vie apprend à les reconnaître quand elles émergent pour ne pas y céder, pour avoir l’opportunité de faire un choix plus judicieux, tourné vers la maîtrise.

C’est un entraînement qui exige de la persévérance et la résolution définitive de ne plus être une victime. Le serment de vivre le présent avec une paisible intensité, le regard tourné vers un avenir excitant.

Il n’est jamais trop tard pour apprendre de soi.

Prendrez-vous cet engagement avec-vous même ?