Manque de temps ? De concentration ? Une tendance certaine à la procrastination ? Plus d’énergie ni de motivation ?
Et par dessus tout vous en culpabilisez ?
En vérité je vous le dis (j’ai toujours rêvé d’écrire ça !) : ce n’est pas de VOTRE faute !
Et peut-être vous suffirait-il d’un rien pour découvrir en vous une énergie nouvelle.
Peut-être avez-vous simplement besoin de vous déconnecter.
• Tous dans le même fagot
Venant du mot latin FASCES, (le fagot qui attache, le faisceau, tout comme dans le mot fascisme) la fascination est une absorption complète de l’attention sur un sujet précis, que ce soit la rythmique martelante d’une musique entraînante, le pendule d’un hypnotiseur, l’oeil brillant d’une supposée sorcière ou… plus à propos : la brillance phosphorescente d’un écran d’ordinateur ou de smartphone.
Nous sommes programmés en tant qu’animal pour avoir une perception immédiate de certains patterns récurrents ainsi que de tout ce qui brille.
Et détourner nos yeux de ces miroirs artificiels qui nous servent de moyen de communication ne nous est pas facile.
La religion est l’opium du peuple écrivait Karl Marx.
Celle-ci fut remplacée depuis quelques décades par la télévision, elle-même laissant place ensuite à l’Internet balbutiant, la messagerie IRC, les salons style Caramail, MSN, et depuis quelques années : Twitter et Facebook.
L’idée est la même : vous emporter sur le grand Faisceau de l’évasion mentale, fuir la réalité, et surtout, vous aidez à vous fuir vous-même.
• Coupez le cordon
Remarquez que si vous pouvez passer plusieurs heures devant un écran, deux choses sont à noter :
- Qui que vous soyez, VOUS avez un réel pouvoir de concentration
- Si vous ne le constatez pas, c’est que vous l’utilisez simplement à mauvais escient
Si vous êtes en surpoids il n’y a qu’une seule raison à cela : vous ingérez trop de calories !
Si votre concentration est saturée, c’est que vous absorbez trop d’informations, et souvent pas des plus utiles.
De même que le jeûne alimentaire aide à reposer l’organisme, de même, un jeûne numérique pourra désencombrer votre mental de cette surinformation superficielle qui nous envahit.
• La méthode est simple
Prenez une soirée complète durant laquelle vous n’allumerez absolument pas votre ordinateur, ni votre smartphone, ni la télévision, ni quoique ce soit qui puisse vous raccrocher au grand Faisceau.
Faites-vous oublier l’espace d’un instant, ne feuilletez aucun bouquin ni magazine, ne discutez avec personne si possible et rencontrez celui que vous avez toujours fuis : rencontrez l’Ennui.
Ne vous allongez pas, ne vous vautrez pas, asseyez-vous bien droit, restez alertes et attentifs !
Préparez un stylo et une feuille de papier, rien d’autre, pas de musique, pas de fond sonore. Ne chantonnez pas, ne parlez pas, ne faites pas de bruit.
Si vous n’avez pas l’habitude d’apprivoiser le Vide vous risquerez de trouver l’expérience très désagréable, mais persévérez tout de même.
Et lorsque l’Ennui sera devenu trop insupportable, gribouillez.
Dessinez, écrivez, faites n’importe quoi, en silence, et faites en sorte que cela sorte de vous. Lâchez-vous !
Personne n’ira juger ce que vous faites et vous avez le droit de balancer vos chef-d’oeuvres à la poubelle quand vous en aurez marre.
Et résistez à l’envie de vérifier vos e-mails, vos notifications et timelines avant d’aller au lit…
• Osez être fascinants
Même si vous passez votre soirée à faire de vilains ronds pas très esthétiques sur une feuille de papier alors avez-vous réussi ici un acte de rébellion suprême.
Vous avez choisi de créer plutôt que de consommer. Vous avez fait un pas hors du grand Faisceau, vous avez goûté à l’inconnu, au Vide ou tout est possible.
Vous êtes devenu une source, vous avez fait un pas vers la maîtrise de la fascination. Et je vous félicite, car beaucoup ont si peu d’estime pour eux qu’ils n’oseront jamais ne serait-ce qu’essayer d’approcher l’Ennui volontairement.
C’est dans le minimalisme, qu’il soit matériel ou mental que vous pourrez respirer, et vous mettre à élaborer votre vie de l’intérieur.
J’écris moi-même cet article de manière déconnectée, certes devant un écran d’ordinateur, mais sans musique, et surtout sans connection internet (j’ai choisi de ne pas en avoir chez moi) et sans contrainte non plus.
Je travaille à ma fascination personnelle à travers ce blog et je rêve de vous emporter, loin du Grand Faisceau mental de la médiocrité ou l’orgueil est pointé du doigt et ou toute fierté est rabrouée.
Et je rêve de vous voir briller, enflammés par vos désirs en cours de réalisation, embrasant ce monde ou le plus beau reste à créer et à partager.
Et si cette rébellion vous parle particulièrement, vous pouvez la propager, paradoxalement sur ces mêmes réseaux sociaux qui veulent retenir notre attention, en partageant cet article sur Facebook, Twitter ou Google+.
Essaierez-vous l’exercice que je vous ai proposé ? Nous ferez-vous part de votre expérience ?
Autrement, quelles méthodes personnelles utilisez-vous pour vous déconnecter du Faisceau ?